Ainsi le plutonium 239 (qu'il faudra confiner pendant 200 000 ans !) est sous-produit, par tonnes, dans les centrales nucléaires alors même qu'une simple poussière ingérée peut provoquer un cancer du poumon. Il s'agit ici du genre de produit qui, si l'on en rassemble plus de quelques kilos (5,3 kg semble-t-il), explose.
On entrepose on ne sait trop où, on ne sait trop comment, des tonnes de matériaux radioactifs (il y aurait plus de 60 tonnes de plutonium entreposées à La Hague dans le Cotentin). On sait qu'on les transporte à travers les zones habitées dans la plus grande opacité.
On cache la saleté sous le tapis.
Mais il s'agit ici de la pire saleté qui soit.
Car il faut bien comprendre que la radioactivité est littéralement inhumaine :
- elle échappe au contrôle humain en ce qu'elle le traverse sans que la sensation puisse jouer son rôle de filtre de ce qui est nocif pour l'organisme ;
- supposons que l'État, dans un sursaut de transparence sanitaire, octroie à chacun un compteur Geiger pour remédier à cette impuissance naturelle : notre raison, dans son usage le plus basique – mettre de l'ordre dans les phénomènes en décelant des rapports de causalité – serait elle-même impuissante. Car il n'y a pas de relation de causalité assignable entre une irradiation et un dommage physiologique ;
- mais au-delà de cette impuissance à la maîtrise consciente, elle trompe l'organisme lui-même, puisque les éléments contaminant peuvent être accueillis comme bénéfiques, et s'installer en lui durablement, l'irradiant de l'intérieur : l'isotope radioactif se fixe dans l'organisme en prenant la place de l'élément non radioactif (comme le strontium 90 à la place du calcium dans les os) ;
- elle est inaccommodable à la temporalité humaine puisque la durabilité de sa nocivité dépasse tout horizon de projets humains.
Il faut savoir qu'aux premiers âges de la Terre, la radioactivité naturelle était très intense, tout simplement parce que les éléments lourds et très radioactifs, produits par fusion dans les étoiles, étaient encore présents.
Progressivement, ces éléments ont été transmutés en éléments moins lourds en émettant de l'énergie sous forme de radioactivité. Si bien que la radioactivité a décru selon un progression géométrique : diminution de 1/2 par laps de temps égaux.
Aujourd'hui, il y a une radioactivité naturelle résiduelle qui est comme un bruit de fond dont l'homme ne s'aperçoit pas, mais auquel il est adapté.
D'autre part les organisme les plus évolués, ceux qui ont le code génétique le plus riche, sont les plus vulnérables à une sur-irradiation (telle que la délivre la radioactivité artificielle lors d'accidents nucléaires).
Le principal problème contemporain est tout simple :
En accumulant de la radioactivité artificielle, ne recrée-t-on pas la condition d'un environnement terrestre impropre à la vie humaine ?
N'oublions jamais, comme le montre Fukushima, que la radioactivité qui se libère finit par se diffuser partout (par exemple, lorsque l'on prétend décontaminer, il faut ensuite décontaminer les instruments de décontamination, etc.).
Il n'est en effet pas sérieux de prétendre garantir le confinement de tonnes déchets hautement radioactifs pendant des dizaines de milliers d'années !
Il faut arrêter. Tout de suite !
intéressant!
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