On pressent pour les décennies à venir des événements décisifs quant à la suite de l’aventure humaine sur Terre.
Le grand promoteur du messianisme transhumaniste, Ray Kurzweil, a nommé « Singularité » le moment unique dans l’histoire, par lui prophétisé, où le ci-devant individu humain accédera à l’immortalité par le transfert de toutes les informations contenues dans son cerveau sur un support numérique artificiel (dont il annonce la faisabilité en 2045).
Nous avons montré ailleurs[1] que l’on ne peut pas prendre autrement que comme fadaise cette prédiction d’un trop monomaniaque calculateur qui a perdu de vue la profondeur de l’existence humaine.
Il n’en demeure pas moins que, comme le chantait Brassens, « nous vivons un temps bien singulier ! ».
Car cette singularité peut être vue ailleurs et de manière concrète, dans la saisissante rencontre entre l’existence de l’occidental né dans la période des 30 glorieuses (de l’après-guerre aux années 70) et l’histoire de l’humanité.
Au couchant de notre vie nous vivons le couchant de l’humanité. Tout comme au midi de notre vie nous avons connu le soleil d’une société d’abondance et de paix.
La singularité est en ceci que nous sommes les individus humains qui, dans le temps même où ils sont en situation de devoir faire leur adieu à l’humanité, voient l’humanité en situation de faire son adieu à la biosphère.
Que l’on reçoive cette singularité comme un constat, et non comme un jugement catastrophiste. Elle est le constat d’un état d’esprit commun qui est la juste mesure de l’irresponsabilité ambiante.
L’humanité s’est-elle jamais montrée aussi irresponsable quant à son avenir qu’aujourd’hui ?
[1] Voir en particulier L’avenir peut-il être transhumaniste ? et Le transhumanisme peut-il faire rêver ?
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