lundi, janvier 23, 2012

L’avenir peut-il être transhumaniste ?


 C’est un fait que la visée transhumaniste de l’avenir de notre espèce est de plus en plus partagée depuis la publication du manifeste transhumaniste, au tournant du siècle.

Le transhumanisme est l’idée que la puissance humaine sur la nature, grâce au développement des sciences et des techniques, ne saurait, a priori, être limitée. Il préconise que cette puissance permette de transformer l’humain, de façon à faire tomber les limites en lesquelles, depuis toujours, on borne l’existence humaine : l’échec, la souffrance, la mort au bout de quelques décennies, la naissance par le ventre de la femme, la détermination génétique par l’ascendance, etc.

On peut s’étonner que le projet transhumaniste puisse désormais « prendre » sur une part significative de la population occidentale. Après tout, n’en était-on pas resté, suite aux soubresauts des années 1965-75, à un large discrédit de la croyance dans le « progrès » (c’est-à-dire le progrès dans la maîtrise technique de la nature) ? Il semblerait bien que l’adhésion au transhumanisme soit la voie d’une réhabilitation de l’idée de « progrès ».

Il est vrai que ce phénomène peut s'appuyer sur le franchissement d'un palier dans la maîtrise technique de la nature que représente l'apparition d'un ensemble de technologies convergentes dont les potentialités paraissent illimitées – nanotechnologies, biotechnologies, informatique et sciences cognitives (ce qu'on appelle les NBIC). Mais il faut aussi comprendre cette emprise de l'idée transhumaniste dans le contexte d'une dynamique sociale. On sait bien quel a été le rouleau compresseur idéologique d'une minorité libérale très agissante, appuyée par de grandes firmes commerciales qui ont pris soin depuis quelques décennies de prendre le contrôle de medias populaires, pour enjoindre de "réformer" la vie sociale et la culture héritée, et condamner comme "conservateur" quiconque s’avise de mettre en avant les objections.

Étant constaté ce compagnonnage de la doctrine transhumaniste avec les puissants intérêts marchands contemporains, cela ne permet pas pour autant de la rejeter sans autre examen. Après tout, peut être n’y a-t-il là qu’une manifestation de cette ruse de l'Histoire qui, selon Hegel, utiliserait les passions régressives des hommes pour faire progresser l'humanité ?

Il s’agit donc d’examiner le transhumanisme en lui-même pour savoir s’il peut être un progrès pour l’humanité, comme ont pu l’être d’autres grands sauts techniques comme l’agriculture, la maîtrise du feu, la roue, la métallurgie, etc.

Mais, on s’aperçoit tout de suite que le changement annoncé est tout-à-fait inédit en ce qui concerne le transhumanisme puisque, comme l’indique le préfixe ‘trans’, le sujet de ce changement serait censé ne plus être de même nature après.

L’idée transhumaniste que l’homme puisse changer sa nature doit être réfléchie, car, pour le moins, elle ne va pas de soi. Ne serait-ce que sur le plan logique ! Il n’y a pas de mouvement sans point fixe (c’est le point de départ de la théorie de la relativité d’Einstein). Il n’y a pas de changement sinon rapporté à une instance immuable. Si cela a un sens pour un individu de dire « j’ai changé », c’est parce qu’on rapporte ces changements à une instance immuable en lui, exprimée par le « je », et symbolisée par son nom. Si l’humanité a une histoire, c’est parce chaque homme qui s’y intéresse peut rapporter tous les événements à un invariant qui est le fond de l’humanité, et qui fait qu’à travers les millénaires, les individus humains peuvent se faire signe et se comprendre.

Dès lors, de deux choses l’une concernant l’idée transhumaniste :
- soit elle signifie qu’on sort de tout fond commun aux humains, et, si elle est réaliste, elle est tout simplement un projet de suicide de l’humanité ;
- soit elle laisse préservé le fond commun à l’humanité, et alors elle peut avoir un sens, mais qu’il faut éclaircir eu égard à l’exigence de changement de nature désigné par le préfixe ‘trans’.

C’est bien la seconde option qu’il faut examiner, puisque, à la lecture du manifeste cité plus haut, on se rend compte que les promoteurs du transhumanisme sont motivés par un puissant espoir de vivre mieux. Ce vivre mieux, tel qu’il est explicité, est strictement hédoniste (grec :hédonè = plaisir) puisque la puissance techniquement acquise devrait permettre la maximisation du « bien-être de tout ce qui éprouve des sentiments qu’ils proviennent d’un cerveau humain, artificiel, posthumain ou animal. » (§7).

L’hédonisme est un vieux projet déjà pleinement formulé au V° siècle avant J.-C. par les Grecs (les Cyrénaïques) – là rien de nouveau. L’idée d’une mutation profonde de l’humanité, exprimée par le ‘trans’, est exposée par la citation ci-dessus qui enjambe allègrement les frontières de l’humanité pour prôner une culture des sentiments positifs sans restriction. Il est sans doute absurde d’escompter qu’un objet artificiel puisse avoir des sentiments. Mais laissons cela. Ce qu’il faut lire, en creux, dans cette citation, est la perspective que la technique supprime les limites au bien-être qui sont liées à la nature de l’homme telle qu’elle est connue jusqu’à aujourd’hui.

Or, ces limites sont de deux sortes : celles qui sont déterminées par le corps et celles qui sont déterminées par l’esprit (au sens large). Dans la première catégorie sont la maladie, la douleur, le vieillissement, la mort ; de la seconde relèvent, de façon non exhaustive, les quêtes de sens, de connaissance, de beauté, de justice, de liberté.

Les limites de la première catégorie peuvent être modifiées par des dispositifs techniques. C’est ainsi que, depuis un siècle, la technique a considérablement fait reculer la quantité de douleurs qu’un homme est amené à éprouver dans sa vie. On sait tout ce dont la technique est capable pour réparer le corps, et en étendre les capacités ; avec les nanotechnologies s’ouvre la perspective d’une régénération au niveau cellulaire qui pourrait différer indéfiniment le vieillissement, et la mort.

Les limites impliquées par l’esprit sont beaucoup plus plastiques. En fait, elles relèvent non seulement de caractères de l’individu, mais aussi du collectif humain et de la culture dans lesquels il est inséré. Par là, elles mettent en jeu une liberté fondamentale de l’être humain : celle de choisir ses valeurs finales (connaissance, justice, beauté, liberté, etc. sont des valeurs finales). Elles peuvent être ramassées dans l’expression « inquiétude existentielle », laquelle n’est peut-être rien d’autre que la présence tenace de la question « comment faire de ma vie quelque chose de bien ? ». La technique n’est pas impuissante par rapport à cette limite. Il y a d’ores et déjà des molécules psychotropes très performantes contre l’inquiétude. Mais, toujours, leur action n’est efficace qu’en réalisant un amoindrissement de la conscience : l’action de la molécule va rapprocher l’état de conscience de celui de l’animal, ou même de l’état végétatif.

Soit, une mutation vers un être humain aux capacités de bien-être démultipliées est techniquement possible ! Sur quel fond d’humanité immuable cette mutation pourrait-elle prendre sens ?

Les transhumanistes se réfèrent volontiers au texte de Pic de la Mirandole, dans son Oraison sur la dignité de l’homme, en lequel Dieu s’adresse à l’homme qu’il vient de créer: « ô Adam, nous ne t'avons donné ni une place déterminée, ni une physionomie propre, ni aucun don particulier, afin que la place, la physionomie, les dons que toi-même tu aurais souhaités, tu les aies et tu les possèdes selon tes vœux, selon ta volonté. Pour les autres, leur nature définie est régie par des lois que nous avons prescrites; toi, tu n'es limité par aucune barrière, c'est de ta propre volonté, dans le pouvoir de laquelle je t'ai placé, que tu détermineras ta nature. » Ce texte est considéré comme fondateur de l’humanisme, puisqu’il affirme l’absence de limites a priori, et donc une totale autonomie de l’homme par rapport à son Créateur. Ce serait donc l’humanité, comme la seule espèce qui choisit sa propre nature, qui serait l’instance immuable qui donnerait son sens à l’idée transhumaniste.

Le transhumanisme ne serait rien d’autre que la prise de conscience, au tournant du XXI° siècle, par l’humanité, qu’elle a enfin les moyens d’une nature plus conforme à ses vœux !

On voit l’incohérence ! Le transhumanisme pose le bonheur au sens d’« un tout absolu, un maximum de bien-être » (Kant) comme le Souverain Bien (on nomme ainsi la valeur finale considérée comme devant s’imposer à tous). Celui-ci légitime toute transformation de l’individu humain engendrant des sensations positives ; donc aussi celle qui supprime l’inquiétude existentielle. Mais qui ne voit que cette inquiétude existentielle est partie prenante de la définition de l’homme comme devant choisir sa propre nature sur laquelle s’appuie justement le transhumanisme ?

De deux choses l’une :
- ou les techniques qui suppriment l’anxiété en amoindrissant l’état de conscience (définitivement si possible) font partie de l’équipement du « posthumain » (appelé aussi l’« homme + » !), celui-ci perd alors l’essentiel de son humanité ;
- ou bien l’intervention technique est circonscrite au traitement des limites physiologiques au bonheur.

Or cette deuxième option n’est jamais évoquée par les transhumanistes. Pourquoi ?

Parce qu’elle est déjà ignorée, dépassée, en pratique. La « médication » psychotrope – les pilules du bonheur – est déjà largement présente dans les armoires à pharmacie du monde occidental. Mieux ! L’évitement de l’inquiétude existentielle, c’est-à-dire de la responsabilité de choisir ce que l’on veut être, est aussi vieux que l’humanité. Il a en particulier été analysé sans concession par Pascal comme « divertissement ».

D’autre part un minimum de connaissance anthropologique convainc d’une étroite solidarité entre les sentiments déterminés par le corps et ceux déterminés par l’esprit : les symptômes du vieillissement imposent l’idée de sa propre mort et repose avec d’autant plus d’acuité la question du sens qu’on donne à sa vie ; la douleur physique est très positivement vécue lorsqu’elle a du sens (comme pour le sportif). Le problème philosophique général qui se révèle ici est le suivant : on ne choisit qu’à l’intérieur d’un cadre qui définit les possibilités ; or, le transhumanisme vise à abolir le cadre (qui ne peut être autre que les limites évoquées plus haut) ; dès lors l’homme n’a plus à choisir, et perd l’essentiel de son humanité. On voit ici la redoutable mystification du transhumanisme qui se présente explicitement comme le continuateur de l'humanisme de la Renaissance (voir le manifeste), alors qu'il l'extermine.

De quelque manière que l’on examine l’incohérence fondamentale du transhumanisme, on ne peut éviter la conséquence que celui-ci mène tout droit à l’imbécile heureux. Et il faut prendre l’adjectif « heureux » dans son sens le plus restrictif : quel peut-être ce bonheur qui ne se valorise pas de son contraste avec le malheur ? L’« homme + » a toutes chances d’être un imbécile ! L’imbécile est celui qui se comporte comme la bête parce qu’il ne met pas en perspective ses comportements en fonction de son humanité. Comment se fait-il que les transhumanistes paraissent aveugles sur cet avenir ? C’est ici qu’il faut réexaminer leur connivence avec les pouvoirs marchands dominants dans nos sociétés occidentales, que nous avions notée plus haut.

Le Souverain Bien selon le transhumanisme est celui-là même qui est promu par le système marchand qui domine et met en forme nos sociétés, ce que l’on peut appeler la mercatocratie (l’empire du marché). Les biens marchands sont proposés comme solutions de bien-être, et ce d’autant plus efficacement que leur technicité est élevée. Or, le système de la marchandise est frénétique : il ne prospère que de mettre sur le marché toujours plus de biens et de les faire circuler de manière toujours plus accélérée. Car c’est un système de rivalité généralisée en lequel chaque entrepreneur est amené à accroître ses parts de marché plus que ses concurrents. Le transhumanisme peut alors être situé comme la nouvelle étape de l’extension de la marchandise : il ouvre la possibilité d’acheter la suppression des limites liées à la condition humaine, en un moment où les besoins à l’intérieur de ces limites sont potentiellement satisfaits.

Les transhumanistes sont aveugles sur l’inanité de leur projet parce qu’ils se placent d’emblée dans le moule idéologique de la mercatocratie. Ils choisissent un nouvel homme en lequel se réaliserait le bonheur sans prendre en compte le fait qu’ainsi ils suppriment la possibilité de choix qui fait l’essence de l’humanité. Or, l’absence de possibilité de choix  – la nature définitivement assignée – est le propre de la condition animale.

L’avenir de l’humanité peut-il être transhumaniste ? Oui ! Dans la mesure où les moyens techniques, politiques et moraux se mettent en place de manière accélérée pour un interventionnisme sans frein sur le donné naturel et tout particulièrement sur le substrat biologique humain . Est-il un progrès pour l’humanité ? Non ! Il est clairement une régression. Il faut même reconnaître qu’il est, au sens propre du mot, inhumain.

Dans cette situation, le mieux n’est-il pas de promouvoir, là où l’on est, selon sa propre singularité, les valeurs proprement humaines : la liberté comme action réfléchie, la connaissance comme extension de son être, l’œuvre comme apport à la culture commune, et la justice comme maîtrise du vivre-ensemble ?

4 commentaires:

  1. Anonyme4:55 PM

    Vous jouez à qui perd gagne, disant que ce qui limite notre liberté, souffrance, mort, bêtise... serait ce qui la fonde.
    La religion et la philosophie, il est vrai, n'ont guère fait que cela.
    A ce compte là, pourquoi ne pas rétablir l'esclavage en disant que la servitude fonde la liberté ?
    Abolir la médecine qui, si on suit votre idée, renforcerait le sens de la vie.
    Régressons !
    En vérité, le transhumaniste veut vivre plus longtemps, plus fort physiquement, et surtout être beaucoup plus intelligent.
    Mais même avec mon intelligence limitée, vos contradictions m'amusent.
    Non que je les méprise !
    Mais elles me rappelent celles de Zénon face au mouvement.
    Et justement, le malheur du transhumaniste est de croupir dans la médiocrité actuelle, son bonheur d'oeuvrer à la transcender.
    Le transhumaniste a peut-être tort de laisser les autres le définir et le caricaturer, de vendre du "bonheur".
    Nous, du moins aucun tranhsumaniste que j'ai vu, ne veut du "bonheur", il veut de l'accomplissement, comme tous les créateurs qui y trouvent leur bonheur mais aussi la souffrance car toujours la limite repoussée appele d'autres dépassements.
    Non, le bonheur n'est pas le graal transhumaniste, mais l'augmentation des capacités.
    La vie et l'intelligence mais aussi la liberté, la nôtre et celle des autres.
    Et donc libre à ceux qui le veulent de rester mortels et d'une intelligence dont je ne me satisfait pas.
    Après tout, bien des gens se satisferaient d'être des imbéciles heureux, que d'autres le fassent d'être ce qu'ils sont actuellement.
    Du moment qu'ils n'empêchent pas les autres de progresser.
    Autre amusement de mon point de vue transhumaniste : les amoureux de la marchandise comme ses puritains opposants.
    Il faut bien que les mortels se rassurent comme ils peuvent, doudou divin ou blasphèmes, de l'accumulation marchande ou de l'accumulation de prestige en se montrant supérieur à cela.
    Tous ces comportements humains trop humains reviennent à exactement la même chose pour moi.
    Quand la nullité de l'espèce me déprime par trop, j'essaie d'imaginer ce que donnerait des êtres plus intelligents et réelement capable de se projetter dans l'avenir et d'être sans ressentiment car immortels.
    Et c'est ce que je souhaite que nous fassions advenir.
    Mais que des gens croient amener ce que nous sommes à un comportement incompatible avec notre condition d'imbéciles malheureux me semble violer le principe de causalité qui montre les mortels ne sauraient se comporter en immortels.
    Absurde.
    Tout est explicable et pardonable chez des prisonniers mais pourquoi maintenir notre captivité donc, entre autre et inévitablement, les mauvais traitement que nous nous infligeons les uns aux autres ?
    Eh bien, si je dois vivre dans la mortalité et la stupidité, tant pis pour moi, mais je prendrais une issue si je la voit.
    Je le conseille à tous.
    Et je l'espère aux hommes à venir.

    Mon pseudo : Noblejoué.

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  2. C'est quoi l'intelligence que vous souhaitez augmenter ? S'il s'agit de la maîtrise rationnelle de la réalité, je vous approuve, et vous assure que vous avez de la marge parce que vous semblez baigner dans une fantasmatique de toute puissance qu'on réserve plutôt aux films enfantin.
    Augmenter vos capacités ? Mais pour faire quoi ?
    Etre immortel ? Impossible !
    Vivre indéfiniment ? Possible ! Mais là encore pour faire quoi ?
    Si vous voulez exercer votre argumentaire transhumanophile, essayer de répondre à mon article
    http://intempestifs-a-s.blogspot.fr/2012/12/remarques-sur-la-liberte-du-posthumain.html
    Si vous voulez maîtriser les présupposés généraux qui vous font adhérer au transhumanisme, confrontez-vous carrément à mon essai : Pourquoi l'homme épuise-t-il sa planète ?
    http://pjdesser.free.fr/publie/pourquoi.htm
    Bon courage dans la voie choisie : vous avez raison, ce ne sera pas le bonheur !

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  3. Anonyme9:55 PM

    " Vivre indéfiniment ? Possible ! Mais là encore pour faire quoi ?"

    Pourquoi vivez-vous actuellement ?

    La vie est la condition du reste. Comme la liberté.

    Vous me rappelez ceux qui disent :
    "la liberté pour quoi faire ?"

    Encore un coup, la liberté est la condition du reste.

    Je n'ai pas à lire vos livres.

    Votre ton me renseigne assez sur votre esprit.

    Fantasme de toute puissance ?

    Non, constat de l'impuissance écrasante de tous actuellement.

    Nous sommes mortels, débiles et souffant.

    Nous somme si malheureux que nous n'avons même pas idée de ce que serait le bonheur, actuellement il n'est que négatif, absence de malheur.

    Le vrai bonheur nous est inconcevable tant il nous dépasse.

    Le quêter est, dans ces conditions, comique.

    Ce qui n'existe pas vraiment n'est ni heureux ni malheureux et à peine vivant.

    Le seul bonheur d'êtres qui ne le sont presque pas est d'émerger.

    Comme le créateur crée son oeuvre, nous devons nous recréer nous même pour avoir quelque plénitude.

    Mais cette plénitude, actuellement?

    Illusion !

    Comme un esclave qui croirait être libre pour un instant où il ne reçoit pas le fouet, le mortel idiot et souffrant qui se croit heureux triche avec lui-même, joue à qui perd gagne.

    Illusion !

    La plénitude ne peut découler que de la perfection qui est, au sens où je l'entends, seulement accessible à un dieu transcendant.

    Au cas où il existe, lui seul peut être heureux car parfait, éternel, sachant tout, et pouvant tout.

    S'il a créé le monde, forcément imparfait, le monde ne peut être que souffrant de son imperfection et incomplétude.

    A mon sens, qu'on cherche le bonheur est le vrai fantasme de toute-puissance infantile.

    Le bonheur, le bien, tout cela est inaccessible à tout ce qui est imparfait, et à fortiori, mortel stupide et souffrant, c'est-à-dire, en toute modestie, nous.

    Ne reste aux mortels, et même aux immortels, que le moindre mal, la moindre souffrance.

    Le perfectionnement, la recréation de ce qui est.

    Le bonheur, non, le terme est exagéré, l'oubli de tout malheur qui va seulement un peu plus loin vers le bonheur que de ne pas être à tel ou tel moment frappé de quelque malheur.

    Ce n'est pas un plaisir inverse de la souffance, ce n'est pas le bonheur qui n'existe que dans la perfection mais l'oubli du malheur dans l'accomplissement d'une oeuvre, oeuvre au sens de création ou création de sa vie.

    Noblejoué

    Au fait soyez assuré que si je commettais quelque livre, je ne vous demanderais pas de le lire. Je ne vois même pas je me donnerais cette peine d'ailleurs, tant le transhumanisme est décrié dans notre beau pays.

    Je pense que le transhumanisme, qui requiert de nous savoir mortels, stupides, et à mon avis, inaptes au vrai bonheur mais tente de transcender tout cela, requiert de l'héroisme.
    Mais je ne prétends pas être digne de ce que j'appelerais mes idées et vous mes fantasmes de toute-puissance.





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  4. Noblejoué, vous auriez le vin mauvais que je ne serais qu'à moitié surpris. Notre hôte nous gratifie de billets d'une grande qualité, vos commentaires sont insultants, guère lisibles, bien trop de mots. Lisez ami lisez.

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