Dans sa déclaration de victoire, il y a un oubli flagrant du président élu Trump : il a omis de mentionner son étonnement, voire son admiration, sa reconnaissance, que les Démocrates n'aient pas, cette fois-ci, falsifié les élections.
Car ils les a toujours dénoncés comme tricheurs invétérés concernant les résultats électoraux le concernant. 2016 : ils lui auraient volé la majorité des suffrages exprimés ; 2020 : ils lui auraient volé la victoire ; 2024 : jusqu'au dernier moment avant les résultats, il annonçait des fraudes massives.
Et là, il se présente devant les caméras sans manifester le moindre étonnement d'être déclaré élu !
Et là, il se présente devant les caméras sans manifester le moindre étonnement d'être déclaré élu !
De deux choses l'une :
- Les Démocrates auraient délibérément falsifié les résultats, mais en faveur de Trump, dans la crainte d'une violence – dont les éléments se mettaient en place – incontrôlable et pouvant être dévastatrice étant donné l'état de scissions de la vie sociale présente aux États-Unis.
- Les Démocrates n'ont pas fraudé. Trump a vraiment eu la majorité des suffrages. Mais alors si l'on tient ce fil, il faut le suivre jusqu'au bout. Comme il n'y a aucun fait probant de tricherie massive lors des deux précédentes élections présidentielles, il faut bien considérer les Démocrates comme respectueux des choix des électeurs, que cela fait partie de leur culture politique.
- dans le premier cas parce qu'il aurait été déclaré élu sous la pression de la menace d'une violence généralisée,
- dans le second cas parce qu'il aurait été élu sur un mensonge infamant asséné dans la durée, discréditant son adversaire politique.
Mais sans doute, Trump ne va pas renoncer. Il va exercer son pouvoir redevable aux effets de ce mensonge non reconnu. Cela signifie que le prochain mandat présidentiel aux États-Unis va se dérouler sur le sol excavé des non-dits que creuse le lourd mensonge sur le fonctionnement de la démocratie états-unienne. Il faut se rendre compte qu'en ce gouffre elle peut d'effondrer.
Qu'importe ! rétorquera quelque trumpien convaincu, chacun a bien le droit d'avoir sa vérité alternative non ?
On lui répondra que toute vérité alternative n'est que l'alibi de son enfermement dans ses réactions émotionnelles, et qu'on ne peut partager un monde commun, faire société, en restant enfermé dans ses émotions. Car au bout de cet enfermement, il n'y a que la violence.
La seule solution pour vivre ensemble est de surmonter ses émotions et d'aller vers l'expérience partagée pour se retrouver dans la vérité du monde.
Trump n'est pas un homme politique, c'est un populiste.
Qu'est-ce qu'un populiste ? Un manipulateur d'émotions populaires pour son propre intérêt.
Un véritable homme politique – lire par ex. Hannah Arendt – contribue à faire advenir un bien commun qui donne un sens au fait de vivre ensemble dans le monde.
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