Dérivertissement... ce néologisme a déjà quelques années. Je le proposais naguère pour exprimer "la lente mais sûre dérive de notre civilisation vers la suprématie du divertissement".
Hier je cherchais une bibliothèque – vous savez, un meuble pour ranger et rendre aisément accessibles des livres. J'avais fait la même démarche d'achat il y a 10 ans.
Résultat : l'offre s'est considérablement réduite.
La bibliothèque n'est plus, mais alors plus du tout, un marché porteur.
Car soit il se vend beaucoup moins de livres – mais les nombres de parutions et les chiffres des éditeurs ne sont pas si mauvais que ça ; soit les livres achetés ne sont pas gardés.
C'est plutôt du côté de cette dernière hypothèse qu'il faut regarder : on cherche dans l'écrit de l'information ou du divertissement, et donc les livres prennent une utilité conjoncturelle. Ensuite ils sont dévalués : on n'a que faire qu'ils aient une place dans le salon.
Un livre qui se garde dans une bibliothèque est un livre qui, considère-t-on, peut toujours donner à penser. Car le temps de la pensée n'est pas le temps fermé de la conjoncture, c'est un temps ouvert.
Donc exit les bibliothèques, place aux larges écrans plats.
E viva el derivertissamento !
Donc si vous avez une piste, je cherche une bibliothèque de style simple, plutôt en bois massif, pour occuper un mur de 2,50 m x 2,50 m.
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