Exercice de regret anticipé
Quand viendra le temps des effondrements sociaux et écologiques, on regrettera que J.-L. Mélenchon, dans la semaine précédent le 23 avril 2017, n’ait pas proposé un accord à B. Hamon pour qu’il renonce à sa candidature en sa faveur.
Je sais que l’on peut juger que c’est un leurre de croire que la solution puisse sortir de cette démocratie de disette – un bulletin dans une urne par-ci, par-là, dans une foire-spectacle de courses de chevaux.
Mais quand même ! C’était une possibilité logique, et il n’y en avait pas d’autres en vue.
Il eut fallu que ce soit Mélenchon qui fasse l’offre parce que Hamon était en position de faiblesse telle qu’il ne pouvait prendre l’initiative d’offrir.
Mais Mélenchon était en position d’être généreux tout en s’assurant la victoire à la présidentielle.
Il aurait pu, par exemple, offrir le poste de premier ministre à Hamon, accepter de différer ses projets de Constituante, transiger pour une politique étrangère plus prudente (en particulier par rapport à l’Europe), pour un programme essentiellement centré sur la remédiation des situations intolérables d’injustice sociale, et la mise en œuvre résolue d'une transition écologique.
Car le peuple français eut à coup sûr choisi largement avec eux un programme qui ouvre enfin l’avenir, et qui devenait un non sens à rester divisé entre deux candidats.
Mais voilà ! Cette possibilité étant restée inexploitée, les egos lui faisant trop d’ombre, assez vite la poursuite du despotisme des marchés a entraîné des ruptures en chaîne – que ce soit d’abord dans les liens écologiques ou dans les liens sociaux, peu importe, l’effondrement de l’un entraînant de toutes façons l’effondrement de l’autre.
Il nous reste maintenant à vivre ces effondrements jusqu’à ce que le dernier riche ronge le dernier os du dernier plus pauvre... avant de mourir lui-même en prenant conscience de l’immense gouffre sur lequel il avait construit sa richesse.
Macron continue sans relâche à taper sur Mélenchon; que cherche-t-il, sinon conforter le vote Macron en dissuadant de voter pour Mélenchon (comme en 2012 où il "assurait à Hollande un flanc gauche qui évite que certains électeurs se tournent vers Mélenchon"; cf cet article : http://www.lefigaro.fr/politique/2012/01/20/01002-20120120ARTFIG00358-le-ps-place-la-gauche-de-la-gauche-sous-surveillance.php)
RépondreSupprimerPlusieurs appels invitent à privilégier le vote Mélenchon; en voici quelques uns :
Annie Ernaux et d'autres auteurs, intellectuels... : https://blogs.mediapart.fr/edition/les-invites-de-mediapart/article/210417/faire-gagner-la-gauche-passe-par-le-vote-melenchon
Thomas Guenolé :
https://www.facebook.com/thomasguenole2014/videos/1969796779910692/
Patric Jean:
https://blogs.mediapart.fr/patricjean/blog/190417/lepidemiologie-choisit-rationnellement-le-vote-melenchon
Pas sûr qu'avoir Mélenchon au pouvoir permettrait agir directement et efficacement face aux effondrements en cours; c'est en tout cas le seul candidat qui a mentionné la catastrophe écologique hier soir dès les 1eres secondes de son intervention.