Tout se passe comme si le plan de communication du pouvoir politique – en harmonie avec le pouvoir économique qui contrôle les grands médias – à la suite de la décision de l’abandon du projet d’aéroport international de Notre-Dame-des-Landes était d’évacuer l’enjeu écologique de ce choix.
Ce plan est simple :
- Présenter cette décision comme du pragmatisme purement conjoncturel : en finir avec cette controverse qui, depuis 50 ans, disperse les énergies, et affiche une mise en échec de l’État – avec en point d’orgue ces couplets sur cette enclave de non-droit que constituent les occupants de la « ZAD » (zone à défendre).
- Intimer le silence à Nicolas Hulot (et à d’autres sensibilités écologiques du gouvernement, s’il en est), afin que ne soit pas évoquée dans les grands médias la dimension écologique positive de la décision.
Pourtant, la véritable dimension de ce choix – celle que retiendra l’histoire – est bien écologique. Voilà enfin un choix majeur qui va dans le sens de la maîtrise de l’évolution du climat et de la préservation de la vitalité des espaces naturels.
Cette décision politique a une portée symbolique d’autant plus forte qu’elle vient après un demi-siècle d’une controverse écologique. L’arrêt du projet de Notre-Dame-des-Landes est un geste fort dans le sens de la réappropriation par les humains de la maîtrise de leur avenir dans la biosphère.
Ces quelques occupants actuels de la ZAD ne sont que les dépositaires les plus avancés de deux générations de résistants au saccage d’un espace naturel pour un projet élitiste et dommageable pour l’avenir commun.
Mieux, ils sont les dépositaires de ces millions de français – et bien au-delà de nos frontières – qui ont éprouvé un sentiment positif – de soulagement, de renouement de leur confiance en l’homme et en notre avenir commun – à l’annonce de cette décision.
Qui d’ailleurs exclure de ces sentiments ? Il est assuré – on peut trouver des témoignages – que des affairistes, sans états d’âme, le jour, dans leur activité d’investisseurs optimisant la rentabilité, confient le soir venu que ça ne peut pas continuer comme cela, que la seule solution est une révolution écologique.
Ne sommes-nous pas tous zadistes ?
Au moins peut-on faire un pari sur l’avenir.
Comme nos gouvernants se sont abstenus de faire de leur décision un choix écologique, l’histoire retiendra que c’est bien le peuple qui, en janvier 2018, a mis un coup d’arrêt à l’activisme ravageur des affairistes.
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