Il était patent dès 2005 que Sarkozy avait des comportements qui blessaient, stigmatisaient, et nouaient, précipitaient des problèmes sociaux : "racaille", "descend si t'es un homme", "casse-toi ...", "aujourd'hui, quand il y a une grève ...", et j'en passe.
Un homme politique, surtout s'il a des responsabilités publiques nationales, prend nécessairement une valeur exemplaire : ses comportements engagent d'innombrables autres comportements vers une certaine tonalité.
Le caractère irrespectueux des comportements du Ministre de l'Intérieur ou/et du Président de la République, engendre une kyrielle de comportements irrespectueux. En particulier de la part de fonctionnaires qui se considèrent comme leurs représentants directs, tels les fonctionnaires du maintien de l'ordre. Il ne faut pas chercher ailleurs la raison essentielle de l'embrasement des banlieues en 2005, et de la persistance d'incidents violents émanant des "quartiers", depuis.
Depuis près de 8 ans, on se trouve en face d'un homme public qui se place constamment dans le registre de la rivalité, parce qu'il a besoin de faire signe de sa supériorité en ce registre en mettant en scène sa force, son pouvoir, sa richesse, etc., au détriment de l'intérêt public.
Un responsable politique digne de ce nom, c'est-à-dire ayant le sens de l'intérêt public, doit s'imposer un comportement qui désamorce les rivalités et apaise les tensions sociales.
Il y a beaucoup de gens qui souffrent du caractère injuste des décisions de l'actuel Président de la République ; mais tout autant, ces gens souffrent de l'irrespect dans lequel ils se sentent tenus.
On n'est pas méprisable parce qu'on n'affiche pas des signes de réussite sur le terrain de la rivalité !
C'est pour cela que ce mouvement des retraites à une forte racine antisarkozyste qui le rend, pour le pouvoir, si difficile à maîtriser.
Il reste le problème : par quelle fragilité intrinsèque, notre démocratie a-t-elle pu faire surgir un tel "premier personnage de l'État." ?
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